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CGZ architecture - architectes Bastia Corse -  Restaurant Locavore - Lumio - béton de site - matériaux biosourcés - brique de terre
CGZ architecture - architectes Bastia Corse -  Restaurant Locavore - Lumio - béton de site - matériaux biosourcés - brique de terre

Restaurant Locavore

Lumio - Haute-Corse

CGZ architecture - architectes Bastia Corse -  Restaurant Locavore - Lumio - béton de site - matériaux biosourcés - brique de terre

Type d'opération

Extension et Réhabilitation

État d'avancement

ACT en cours - Livraison 2024

Surface

80 m2

Programme

Restaurant

Maîtrise d'ouvrage

Privée

Lieu

Lumio (2B)

CGZ Architecture mandataire

Maîtrise d'oeuvre

Montant des travaux

nc

Spécificités

Brique de terre de site / Béton de site / 

Matériaux biosourcés

«Le vernaculaire est l’expression d’une économie du necéssaire et du suffisant; adaption au climat, adaptatin au site, aux conditions socio-économique de l’habitant, aux moyens techniques dont il dispose.»

Jean-Jacques Deluz

Le projet nait de la démarche du maître d’ouvrage qui de par sa formation a un fort attachement à la terre, à ses produits, qu’il sublime et compose en cuisine. Issu de l’institut Paul Bocuse, le jeune chef a à coeur de poursuivre la démarche du célèbre chef attaché à la transmission des savoir-faire et des traditions culinaires française. 

Démarche peu commune, où le client se sert d’un matériau fabriqué de ses mains pour faire émerger un programme. Une brique de terre crue, constituée de 5 sceaux de tuf pour 1 sceau de chaux hydraulique et compactée à la presse manuelle. La brique sert ici de point de départ à un dialogue commun qui a su éveiller l’enthousiasme de chacun, en touchant à ce que nous avons en nous de plus profond : notre rapport à la terre. 

Le site est un paysage rural de Balagne. Autrefois appelé jardin de la Corse, le lieu sert de base fertile au projet et accueil une démarche globale qui croise architecture, agriculture et cuisine. La démarche se veut être une forme de politesse envers ce site que nous admirons et respectons.

Un pagliaghju existant, datant du XVIIeme invite à observer chaque pierre, chaque ouverture créée, pierre de voute, comme des livres ouverts des expérimentations passées tel une invitation à l’appréhension des savoirs de nos anciens.

Notre démarche, comme dans d’autres projets, se veut engagée à construire avec le déjà-là et avec les matériaux du site. Si sur une opération de grande envergure, il est aisé de procéder à certaines expérimentations. À l’échelle d’un projet comme celui-ci, le défi fut particulièrement difficile. 

Si ces matériaux et savoir-faire ont longtemps été utilisés par nos anciens et ont traversé les siècles, l’évolution du monde de la construction nous pousse aujourd’hui à démontrer et valider via des modèles de calculs, les comportements futurs des matériaux. Si ce contexte normatif est souvent perçu comme une contrainte. Nous faisons le choix de nous en saisir pour nourrir ce qui constituera comme un recueil de matériaux traditionnels et de leurs caractéristiques pour les générations à venir. C’est épaulé par le bureau d’étude Batiserf, spécialiste de la construction en terre, que nous avons pu mettre en place cette démarche scientifique d’étude. Ainsi un échantillon de brique a pu être étudié à l’ENTPE afin d’évaluer et préciser les caractéristiques mécaniques des briques. 

La voute élément clé du projet nait d’une volonté de franchir en utilisant ces briques de terres. 

Quelle plus belle référence que la voute surbaissé dont les anciens ont longtemps usés pour atteindre une élégante légèreté naissant d’une ambivalence entre poids de la brique et légèreté de la courbe. Ainsi la cuisine extérieure se veut être une mise en scène de la terre, dans ce qu’elle a de plus profond, portée par ces briques dont le calepinage formera une écrin enveloppant pour l’ensemble des clients en invitant à la contemplation du site. 

Fort de l’ensemble de ces principes, le projet s’est naturellement dessiné comme une relecture du pagliaghju existant porté par les progrès techniques inhérents à notre siècle. Ainsi, la poutre périphérique en béton de site armé, permet de grandes portées et ainsi un évidement des murs périphériques, découpant un tableau ouvert sur ce site. 

Le tuf, base de chaque élément structurel qu’il soit voute, mur, et couverture crée une unité de matériaux en simplifiant ainsi la lecture de l’intervention contemporaine en révélant le pagliaghju existant. 

 

Le traitement de l’eau joue également un rôle essentiel dans ce territoire très aride l’été, elle est ici collectée et mise en scène avec une chainette conduisant vers une rigole cheminant le long des cultures. 

 

La mesure, les rapports de proportions et la composition fondent un rapport important sans lequel la matérialité ne peut se révéler. C’est dans l’utilisation des proportions d’or que peut naître la justesse des proportions et le plaisir du regard. La terre a fait naître une démarche, les proportions l’ont fait exister et l’usage nous l’espérons la pérennisera. 

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